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36 ans... Bientôt 40...
21 juillet 2017

Egoïsme ou survie psychologique.

Cela fait plusieurs jours que je ne dors plus les nuits.
Bon ok, que "j'ai du mal à m'endormir car je cogite, et quand je me réveille il ne faut pas longtemps pour que la machine à cogiter se mette en marche..."
Si mon PC pouvait démarrer aussi rapidement que cette foutue machine à penser...

La raison est simple.
Comme je vous l'ai brièvement raconté, vous les invisibles qui n'êtes pas là, ma copine est enceinte. Sauf que ça se passe pas très bien, et qu'elle est en mode "grossesse à risque". En gros, elle doit pas bouger de l'appart, car chaque pas, chaque mouvement, chaque vibration pourrait décoller l'embryon et le faire tomber. Vu que c'est la 3ème fois qu'elle est enceinte et que c'est la première fois que "ça" va si loin, le jeu en vaut la chandelle.

Sauf que...
Sauf que d'une, elle vit très mal le fait d'être enfermée à l'appart et de ne pas pouvoir sortir, et de deux, les vacances arrivent à grand pas... Et manque de bol, on avait prévu de partir cet été, un peu comme tous les étés.
Chaque année, ma mère loue un appart en bord de mer dans lequel ma soeur, mon neveu ma copine et moi nous retrouvons. C'est un rdv annuel auquel je n'ai jamais dérogé, à part peut-être une fois, en 2011 lorsqu'on avait pris avec une ex nos congés pour partir faire le grand ouest américain.
Sauf que là... Les données ont changées...

Mardi et jeudi nous aurons 2 avis médicaux qui pourront dire s'il est risqué ou pas qu'elle fasse les quelques 300 bornes qui nous séparent du lieu de nos vacances (que ce soit en voiture ou en train).
Dans le cas contraire... C'est chiant.
C'est chiant, car moi il faut que je parte, que je vais péter un câble, comme elle j'ai vécu les fausses couches à répétition, et ses histoires de belle famille triste à en mourir (on parle de sa mère qui fait partie des chômeurs seniors non diplomés qui galère à trouver du taf à 1 an de la retraite, et qui croupit en bluesant dans un appart miteux qu'elle ne peut pas quitter car "elle est au chômage" ? non on en parle pas...).
Partir en la laissant "seule" me paraît compliqué, car en cas d'urgence, je me vois mal faire les 3h30 en voiture, juste pour aller aux urgences, qui sont à 200m de là où on habite.
Il y a la solution, évidente pour moi, que sa mère vienne lui tenir compagnie, une semaine au lieu des 2 que j'avais initialement prévu.
Mais sa mère est du genre, super pessimiste au quotidien. Et elle n'y tient pas.

...
Elle pense (à tort ou à raison) que "son décollement de 3cm" se résorbe, et que la voiture (qui a selon elle provoqué le premier décollement de 3mm, puis l'amplification à 3cm) n'y est peut-être pour rien, et que les vibrations d'un train pour aller d'un point A à un point B seront moins graves, et qu'elle a besoin de partir.
Je comprends totalement son besoin.
Mais quand je lui dis "tu es 2 de tension, tu te vois faire 10m pour aller à la plage ? tu te vois supporter la vie en communauté, stressante avec les 2 ados, être en mode "endormie/haut le coeur" h24 dans ma famille ? Et s'il y a un problème sur place... Et que tu dois être alitée aux urgences du coin ? ... ". Ou comment des vacances peuvent se transformer en cauchemar.

C'est un risque à prendre... En supposant bien entendu (ce dont je doute tellement) que le corps médical lui donnera le feu vert. Je les imagine mal prendre le moindre risque concernant cette grossesse... "Non mais tu t'imagines que je vais rester enfermée pendant 9 mois dans cet appart ? "
Je lui ai raconté que certaines nanas étaient hospitalisées pendant les 2/3 de leur grossesse. Elle n'a pas voulu me croire.

C'est atroce car, il y a d'un côté ce désir de bébé, l'appréhension des 2 précédentes FC, la peur que ça recommence alors que là, le foetus semble bien positionné et semble grossir. Et il y a de l'autre côté, le moment présent, le fait de me dire "repousser les vacances ? à quoi bon... Elle est en grossesse à risques, d'ici Mars, on ne pourra pas partir plus..."
Et d'un autre côté, si j'ai pas cet appel d'air, je pense péter un câble. Je ne m'imagine pas attaquer septembre en étant resté 2 semaines à Paris pour les vacances.

Alors oui bien sûr, il y a des gens qui ne partent pas en vacances. Mais, ils le savent, à la base, ce n'est pas à cause de la nature, c'est parce qu'ils ont pas de thunes, ou d'autres problématiques, ils ne prévoient pas d'annuler au dernier moment...
Et puis il y a l'égoïsme, des 2 côtés.
Moi d'un côté parce que je dois partir... En me disant que c'est pas top, parce que partir si elle reste, c'est moche.
Et il y a l'égoïsme de son côté : parce qu'elle aurait un plan B pour me laisser partir une semaine (sur les 2 initialement prévue), consistant à accueillir dans notre appartement (qui le permet) sa mère. ça ne solutionne pas le problème de l'absence de ses vacances, et de son moral qui pourrait en patir... Après je ne peux pas porter ce bébé à sa place...
Et lorsqu'elle craquera, il faudra que moi aussi j'ai des forces et de l'énergie en stock pour franchir les dures épreuves qui s'annoncent imminentes... Car l'arrivée d'un petit être, à supposer que tout sa passe bien jusqu'au bout n'est jamais une longue partie de plaisir...
C'est souvent des petits moments de bonheur entrecoupé de longues nuits blanches...

Comme me l'a dit ma soeur, peu objectivement certes : "et toi si tu craques, toi qui porte tout, comment ça se passera ?"
Des nuits maintenant que j'essaie de trouver une réponse à ce problème. En vain.
Ou alors si, il ne faut pas que je craque.

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