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36 ans... Bientôt 40...
27 janvier 2019

La paternité, fait ressentir des choses étranges.

Depuis que je suis père, je ne perçois plus de la même manière les choses.
Je me suis surpris, comme tant d'autres à espérer ces derniers temps.

Le petit Julen, ce bébé de 2 ans, tombé au fond d'un puits étroit d'une trentaine de cm, à plus d'une cinquantaine de mètres de profondeur. 12 jours durant, l'espoir était là.
Des moyens techniques hors du commun ont été mis en oeuvre pour essayer de l'en sortir. Alors effectivement, les probabilités étaient faibles qu'il soit toujours en vie. Au delà de la chute, comment aurait-il pu survivre sans manger et surtout sans boire ? une zone un peu humide suffirait... Et le corps pourrait se plonger dans un genre de coma...
J'ai veillé vendredi soir, jusqu'à plus de minuit, pour savoir ce qu'il en était. Dans l'après midi, ils n'étaient plus qu'à 50 cm du corps de l'enfant, dont personne ne savait s'il était encore en vie. Mais, ça a trainé, et à 1h du mat, on en savait toujours pas.

Pourquoi cet élan de sympathie ? Peut-être parce que ce bébé c'était aussi mon bébé. ça pourrait l'être, un jour, une infime seconde où il échapperait à notre surveillance, et que par transposition, je ressentais la peine que les parents pouvaient vivre. Enfin, une infime quantité, sûrement à des années lumières de leur douleur. Je ne pense pas que j'y aurais survécu pour ma part. Peut-être parce que je comprends maintenant l'amour que génère la relation entre un gamin et ses parents (et ce malgré les nuits encore compliquées, et les pleurs souvent durs à contrôler, des 2 côtés). 

Et puis c'est tombé. L'espoir d'un coup est devenu un souvenir. La réalité est revenue, nous pétant au visage de tous, entre 2 giltes jaunes, de tous ces gens de par le monde qui sont tombés d'affection pour cette famille qu'ils ne connaissaient pas, tout le monde les soutenait. La famille "pas de bol", puisque les années précédentes, ils avaient déjà perdu un gamin de 3 ans des suites d'une crise cardiaque. Quand même. Les parents ne sont pas "génétiquement programmés" pour enterre leurs enfants... Mais eux...

Le petit Julen a été retrouvé, mort.
D'après l'autopsie, il est décédé quelques heures après être tombé au fond du trou, des suites de ses blessures. Soit 11 jours plus tôt.

Mais 12 jours durant, l'espoir était là... Ses parents, toute l'Espagne, et des gens sensibles comme moi, ont espérés qu'un miracle ait lieu. On se disait que bien sûr, "c'est peu probable" mais que pourtant "tout est possible". Bien évidemment, je ne cessais aussi de me répéter que des gosses meurent tous les jours par milliers sur le continent africain dont la plupart n'ont pas 2 ans, ou sous les bombes en syrie ou de malnutrition ou sont vendus/violés en inde.

Mais là, c'était différent, on connaissait son prénom, il s'appelait "Julen".

Un gamin, ne devrait pas avoir le droit de mourir. Et d'une manière général, des parents ne devraient pas avoir à mettre en terre leur descendance.

Paix à toi petit Julen.

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20 janvier 2019

Inglorious basterds.

Sanglant, autant qu'épique.
Mais ce soir, durant la 5ème ou 6ème fois que je le voyais, il a résonné différemment à mes yeux.
La scène dans le cinéma.
La scène où 2 résistants arrosent avec leur mitraillette la foule de gens, enfermés dans un lieu clôt.

Je me suis revu, le dimanche qui a suivi le tragique attentat du Bataclan, à pleurer au téléphone avec ma mère, évoquant ces terroristes qui tiraient à tour de rôle sur la foule.
Cette foule, qui était juste venue pour passer un bon moment, et qui s'est fait descendre pour cette même raison, parce qu'ils étaient libres...
Cette foule, dans laquelle j'aurais pu être, si le match de foot du Stade de France avait eu lieu le samedi soir et non le vendredi soir.
Cette foule dans laquelle j'aurais pu être, si le concert avait été celui des Deftones et non des Eagles of Death Metal.
Cette foule, dans laquelle j'aurais pu être tué, ou brisé à jamais, si j'en avais fait partie.

Il serait prétentieux de dire que je suis "un survivant", mais je me dis juste que parfois, la vie ne tient pas à grand chose.

Fluctuact Nec Mergitur.

13 janvier 2019

Pensées du dimanche soir.

Parfois j'aimerais que la vie ne soit qu'un vaste jeu vidéo.
On customiserait son personnage en début de partie, on lui attribuerait un physique, des compétences, un choix de spécialités en maniement des armes, une couleur de cheveux, une race, et la vie ne serait qu'une gigantesque partie qu'on pourrait recommencer dès lors qu'on estime qu'on a pris un mauvais choix, ou que le jeu devient trop dur et qu'il n'est plus fun.

Mais la vie n'est pas un jeu vidéo.
Dans celle-ci, il n'y a qu'une fin possible.
Celle que je redoute autant qu'elle m'attire (parce que putain, toutes mes cogitations et mes angoisses cesseraient), celle qui peut vous tomber dessus ou que vous pouvez provoquer, que l'on attend parfois ou qui arrive trop vite d'autres fois.

J'ai peur, j'ai peur de ne pas y arriver.
Le syndrome de l'imposteur a fait son grand retour dans ma vie lundi dernier, ramenant dans ses valises ces idées noires auxquelles j'avais pourtant oublié de penser ces derniers mois. Ces mêmes idées que depuis 10 mois et 6 jours je n'ai plus le droit d'avoir en tête. Et pourtant, elles rodent, encore et toujours, attendant patiemment que je baisse ma garde pour se ruer sur moi, tel un lion sur sa proie.

La peur de ne pas y arriver, d'échouer, de décevoir. Elle est là, partout, tout le temps.
5 jours, à éplucher de la doc, à comprendre mon environnement, et à me plonger dans cette montagne de code. De ma carrière d'informaticien, je n'ai jamais vu une usine à gaz de la sorte aussi imposante.
Oh, personne ne me met la pression, (ma nouvelle équipe est plutôt cool d'ailleurs) si ce n'est moi. Personne ne m'a imposé de trouver "rapidement" ou "dans un certain délai" comment solutionner ce premier bug, un genre de baptême du feu. Mais, je panique à trop tarder à trouver une quelconque piste qui me permettrait d'en savoir plus. Je me sens comme un enquêteur, face à un crime parfait. Dépourvu. Nul. Mauvais. Imposteur.

Dans un jeu vidéo, il suffit d'éteindre sa console, son ordi, de quitter la session ou de projeter son smartphone sur un mur pour stopper une partie, c'est plus compliqué dans la vraie vie. Parait-il.

Je me raisonne, bien sûr, je tente de me convaincre, mais je suis souvent à court d'arguments. Seul mon petit bout est mon meilleur argument, celui-là même qui est la raison pour laquelle j'ai abandonné l'idée même d'installer un nouveau jeu vidéo sur mon PC qui prend maintenant la poussière. Je me souviens, à quoi ressemblais la vie "avant". En un week-end un voyage super dépaysant 3 semaines plus tard à l'autre bout du monde était bouclé. Maintenant, on doit trouver des endroits "pas trop loin" équipés d'une petite baignoire, et pas trop cher (vu qu'1/6ème de nos salaires à 2 passe chez l'assmat). On se projette en ignorant totalement si bébé marchera dans 7 mois, et si la poussette à cannes aura remplacé l'actuelle poussette d'une tonne. On doit attendre qu'il dorme avant de se mater les derniers épisodes de Vikings (violence oblige), et on passe notre temps à chercher les télécommandes (qu'il planque).

Quel rapport entre ces deux sujets ? Aucun.
Si ce n'est que l'un me donne la force de continuer à essayer de croire en moi tous les matins sur l'autre sujet, en espérant que demain je trouve le coupable de l'odieux créateur du bug, avant qu'on me dise "YOU ARE FIRED."

6 janvier 2019

Dans quelques heures...

Il me faudra écrire sur nouvelle page vierge dans ce qui est le roman de ma vie.

Les premières fois peuvent exciter autant qu'elles terrorisent... Sauf que cette première fois, je l'ai déjà vécu moult fois, et je sais à quoi elle pourrait ressembler.
Nouveau boulot, nouveaux collègues, nouvelles habitudes à prendre, novuel environnement de travail à dompter, comprendre l'organigramme officiel et officieux de l'équipe, retenir les nouveaux prénoms, les histoires de chacun, savoir identifier le mâle Alpha, se faire à l'horaire de déjeuner qui sera soit trop tôt soit trop tard, soit pile comme à mon habitude, et surtout se désintoxiquer de mes vilaines habitudes à passer trop de temps à écrire (correspondre/bloggeur/romancer) ou à jouer sur mon smartphone. 
Redevenir sérieux et réapprendre à bosser, en gros.
Je n'arrête pas de me répéter que c'est une bonne chose, que je devais changer d'environnement, le précédent étant devenu trop... anxiogène. L'ambiance était généralissime, elle me manque déjà, mais l'absence de taf me bouffait le cerveau jour après jour. Certes, ça m'a permis d'écrire un roman (voire deux) et de correspondre beaucoup (trop ?), mais j'avais fini par avoir trop mauvaise conscience d'être payé (une fortune) pour ça. 
Mais voilà, ces changements de taf, ces nouvelles missions que j'ai maintes fois connus, peuvent soit aboutir à de bons moments, soit à des moments qui peuvent rapidement devenir exécrables. Mauvais chef, mauvais stress anxiogène, code merdique, description de mission mensonger ou ambiance délétère... et pour finir, qui peut faire tâche sur mon CV, lequel a encore en mémoire la précédente expérience d'à peine 2 mois, remontant à plus de 3 ans, juste avant ma précédente mission, un cauchemar dont les conséquences bruitent sans doute encore dans le couloir de mes supérieurs (ou pas). L'adage "on sait ce qu'on perd, on sait pas ce qu'on gagne" tourne en boucle dans ma tête, que je tente d'affronter avec l'idée que "de toute façon, je n'avais pas le choix, et il fallait que je parte, c'était mieux pour ma santé". 
Je sais déjà, que demain matin, vers 9h10, mon badge ne fonctionnera pas et qu'il me faudra passer par la sécurité pour en refaire un. Et c'est pas faute d'en avoir réclamé un nouveau avant de partir, tout beau tout neuf ! mais... Sans aucun droit dessus. Quelle belle bande d'incapables. 
Et pour me mettre bien, je m'attends dores et déjà à affronter une petite nuit, comme les 3 précédentes, durant laquelle mon inconscient "angoissé" aura le dessus sur conscient "stressé mais serein", une future nuit de sommeil qui sûrement entachée par les multiples réveils que je prédis de bébé, dérangé par sa 9ème dent qui (d'après ses selles) semble proche d'une douloureuse sortie de sa mâchoire.
Si je fumais, je crois que je me serais roulé un bon gros splif avant de m'endormir. Malheureusement pour mon sommeil (et heureusement pour mon cerveau), je ne fume pas. 
Parfois, je voudrais juste être capable de pouvoir mettre mon cerveau sur OFF.
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